Les Ordres de saint Antoine, de saint Basile & des autres Fondateurs de la Vie Monastique en Orient ... Histoire Des Ordres Monastiques, Religieux Et Militaires, Et Des Congrégations Séculières de l'un & de l'autre sexe, qui ont esté éstablies jusqu'à présent

Histoire des Ordres Religieux, 222 u£ s ba- — .roRMê’s, Chapitre XXVI. APPELLE S no.?. Des Moines defaint Bafde , Reformés 3 appelles de Tardon, C E fut environ l’an 1557. que le P. Matthieu délia Fuente dont nous avons parlé dans le Chapitre precedent, s’ef tant retiré avec quelques compagnons aux montagnes de Ser ra de Moreni dans la Province d’Andaloufie , y battit un Er mitage dans un lieuappellé Tardon au diocefe de Cordouës mais le nombre de fes Dilciples s’augmentant tous les jours , & l’Ermitage de Tardon fe trouvant trop petit pour les con tenir tous , il en battit un fécond à Valle-de-Guillos au Dicv cele de Seville. Ils y vaquoient à la contemplation , travail laient des mains pour avoir leur ftibfîftance, menoient une vie pauvre Se retirée , maceroient leur chair par des mortifi cations ëc des pénitences extraordinaires , ne demandoient point l’aumofne, ëc refufoient incline d’accepter celles qu’on leuroffroit. Le P. Ambroife Marianquia ette dans la fuite un des plus fermes appuis de la Reforme desCarmes Délchauflés, prit l’habit dans cet Ermitage l’an 1561. ëc fes Confrères fe fervirent du crédit qu’il avoir à la Cour d’Elpagne, pour faire approuver par le Pape leur maniéré de vivre. 11 alla pour ce fujet à Rome avec des lettres de recommandation de plu- fieurs Grands d’Elpagne, entr’autresdu Prince Ruy Gômez, & il en obtint aulli de la Majefté Catholique adreïTées à Ion Ambalïadeur à Rome. Le Pape Pie IV. qui gouvernoit pour lors l’Eglife, & qui avoir relolu de n’approuver aucune nou velle Religion, ne voulut point accorder autre choie à ces Soli taires,que de s’unir avec quelque corps de Religion approuvée, dont ils feroient Prefelfion 5 & il accorda aux fortes follicita- tions du Prince Ruy Gomez quils puflent fuivrela Réglé des Carmes, qu’il jugeoit la plus conforme à leur manière de vie folitaire. Ils ne purent neanmoins s’accQtitumer àl’obfervan- ce de cette Réglé , telle qu’elle avoir etté donnée aux Carmes par le Patriarche Albert ; c’eft pourquoi l’Evefque de Cor- douë leur confeilla de fuivre la Réglé de faint Bafile , quils voulurent obferver dans toute fa rigueur , ne vivant que de leur travail. Ils firent enfuite profelfion entre les mains de.ee