[ CRÊTE ] — 392 — CRÊTE, s. f. G’esllenom qu’on donne au couronnement décoré d’un comble. On disait d’un toit, au moyen âge, qu’il était quarnelé ou crételé, lorsque son faîtage était couronné d’une crête de pierre, de terre cuite ou de métal. Pendant la période romane, les combles formaient un angle très- obtus à leur sommet, conformément à la méthode antique. Si l’édifice était voûté en berceau, la couverture de dalles ou de tuiles était posée à cru sur l’extrados de la voûte, et un faîtage de pierre recouvrait la jonc tion des deux versants du comble; ce faîtage était souvent décoré d’a- jours, ainsi qu’on peut le voir encore dans la plupart des édifices de l’Au vergne. Plus tard même (au xn e siècle), des faîtages de pierre découpée furent posés au sommet des charpentes. Plusieurs raisons motivaient l’emploi de ces sortes de couronnements. D’abord, la plupart des char pentes étaient dépourvues de sous-faîtes et de pannes ; elles ne se com posaient que d’une suite de chevrons espacés ; il était nécessaire alors de donner de l’assiette à ces chevrons non reliés entre eux, au moyen d’un poids posé à leur extrémité. 11 fallait encore recouvrir les dernières tuiles par des faîtières qui fussent assez lourdes pour ne pas être renversées par l’effort du vent et assez larges pour empêcher la pluie ou la neige de passer entre les deuxrampants de tuiles. Chacun a pu voir comment, sur les toitures de chaume, les paysans forment un large faîtage de boue, dans laquelle ils piquent des plantes grasses pour maintenir la terre etl empêcher dese dissoudre à la pluie (1). L’origine des crêtes de comble se retrouve dans ce procédé naïf. Sur les couvertures des édifices voûtés en berceau de l’Auvergne et des provinces méridionales de la France, on voit encore des crêtes de pierre découpée qui sont assez élégantes. En voici (2) plusieurs modèles : ces crêtes posent à cru sur la voûte, ainsi qu’il est indiqué en A. Au sommet des chapelles absidales de Notre-Dame du Port, à Clermont, il existe