— 19 — [ AUTEL ] Saint-Sernin de Toulouse, retrouvée depuis quelques années dans l’une des chapelles, et conservée dans cette église, était également entourée d’une riche bordure d’ornements et creusée ; cette table paraît appar tenir à la première moitié du xn e siècle. 11 semble que ces tables aient été creusées et percées de trous afin de pouvoir être lavées sans crainte de répandre à terre l’eau qui pouvait entraîner des parcelles des saintes espèces. Voici (3) la ligure de l’autel de la tribune de l’é glise de Montréal près d’A val lon, dont la table, portée sur une seule colonne, est ainsi creusée et percée d’un petit orifice '. « Le grand autel de la cathédrale de Lyon, dit le sieur de Mauléon, dans ses Voyages liturgiques 2 , est ceint d’une balustrade de cui vre assez légère, haute de deux pieds environ, et elle Unit au niveau du derrière de l’autel, qui est large environ de cinq pieds. L’autel, dont la table de marbre est un peu creusée par-dessus, est fort simple, orné seulement d’un parement par devant et d’un autre au retable d’au-dessus. Sur ce retable sont deux croix aux deux côtés; Scaliger dit qu’il n’y en avait point de son temps. » Guillaume Durand, dans son Rational, que l’on ne saurait trop lire et méditer lorsqu’on veut connaître le moyen âge catholique 3 , s’étend longue ment sur l’autel et la signification des diverses parties qui le composent. « L’autel, dit-il d’après les Écritures, avait beaucoup de parties, à savoir, la haute et la basse, l’intérieure et l’extérieure... Le haut de l’autel, c’est Dieu-Trinité, c’est aussi l’Église triomphante... Le bas de l’autel, c’est l’Église militante; c’est encore la table du temple, dont il est dit : «Passez « les jours de fête dans de saints repas, assis et pressés à ma table près « du coin de l’autel... » L’intérieur de l’autel, c’est la pureté du cœur.... « abbas, edificavit hanc domum, et jussit dedicare in honore sancte Trinitatis, id est « Patris, et l’ilii, et Spirilus sancti. Deo gratias. » Dans la longueur, on lit cette autre inscription : « Amelius, nutu Dei vicecomes. » En cercle sont gravées les inscriptions suivantes. Autour de la tête de lion (saint Marc) : « Vox per deserta frendens leo cujus « imaginent Marcus tenet. » Autour de la tète de l’aigle (saint Jean) : « More volatur aquila « ad astra cujus figurant Johannes tenet. » Autour de la tête du veau (saint Luc) : « Rite « mactatur taurus ad aram cujus tipuni Lucas tenet. » Autour de la tète de l’ange (saint Mathieu): « Speciem tenet et naturam Matheus ut liomo. » (T. 111, p. 495.) 1 Cet autel date de la fin du xn e siècle. 2 Page 44. 3 Rational, chap. IL Guillaume Durand, évêque de Mende, mourut à la fin du xm e siècle. Trad. par M. C. Barthélemy. Paris, 1854.