familial réalisé selon un projet de Semper, l’architecte de l’Opéra de Dresde. Richard Wagner fit, dans sa fameuse oraison funèbre, l’éloge de celui dont on ramenait la dépouille. Cari Maria von Weber avait conduit l’opéra de Dresde, l’opéra alle mand, jusqu’à un apogée. Il fallait, après sa mort en 1826, conserver son héritage, le garder vivant, encore plus : continuer de le développer au point de vue créateur. C’est un des heureux hasards échus à Dresde et en même temps à l’histoire musicale allemande qu’un deuxième génie ait été prêt à accepter cette tâche. Une étoile venait de s’éteindre au ciel artistique allemand, mais une nouvelle s’allumait: Richard Wagner. A l’âge de neuf ans, le jeune chantre du Kreuzchor: Wagner, avait assisté à un concert, vu Cari Maria von Weber à la tête de son orchestre et s’était écrié plein d’enthousiasme: «Je ne veux être ni empereur, ni roi, mais être à sa place et diriger!» Ce rêve d’enfant devait se réaliser. Mais d’abord Wagner dut se battre tant bien que mal avec la vie, en tant que chef d’orchestre de petits théâtres à Wurtzbourg, Kônigsberg et Riga, puis à Paris en tant que compositeur affamé réalisant des extraits de partitions pour piano. Dresde devait plus tard devenir sa patrie. La question se posa qui devait prendre la succession de Weber. ADresde, on ne l’avait pas oublié - c’est depuis toujours un des caractères des citoyens de Dresde, caractère qui n’a pas changé jusqu’à nos jours, que de rester fidèles à leurs artistes préférés. Il faut souligner qu’un historien bourgeois, excellent connaisseur en la matière, Friedrich Kummer, constata: «Le peuple ressentait la parenté profonde du maître et de son art, son adora tion pour le maître était sans limites.» En 1830, un contemporain écrivit: «L’enthousiasme des habitants de Dresde pour Weber est presque la seule cause qui soit devenue chez nous une espèce de cause nationale. Un jugement défavorable sur Weber, et le public de Dresde qui est en général si calme, se transforme en tigre.» Même si Heinrich Marschner avait été une personnalité plus forte et plus digne d’être aimée, il n’aurait pu que difficilement remplacer Weber, son protecteur. Le jeune chef d’orchestre et compositeur de Zittau nous est présenté comme querelleur, arrogant et orgueilleux. Weber le nommait un «jeune impertinent». Ses dons n’étaient pas suffisants pour lui faire pardonner ses défauts. Bien sûr, il y a dans ses œuvres de nombreux traits que l’on peut caractériser de géniaux, de même que dans ses opéras qui, comme par exemple «Hans LIeiling», ont eu une influence certaine sur Wagner. Mais à côté de cela, l’œuvre de Marschner contient beaucoup de platitudes, beaucoup d’influence prudhommesque de la Restauration qui donnent à cette œuvre un certain caractère d’insignifiance. Il n’avait Activité de Richard Wagner à Dresde